MH Architectes

Méduses et Oiseaux

  • Maître d’œuvre : Martin Herbert
  • Lieu : Maison privée - Paris 5e
  • Projet : Fresque
  • Surface : 10 m²
  • Livraison : 2020

Je reste « médusée »… fascinée par cette fresque monumentale qui s’élève à 6 mètres de hauteur ! Révélation, certes équivoque au premier abord dans l’imbrication de deux mondes opposés, l’air et l’eau, mondes pourtant complémentaires pour permettre qu’advienne la vie… Tout y est mouvement, élévation proche du rêve, vers cet ailleurs invisible de l’univers… Le choix des matériaux, (émaux, pâte de verre, tesselles d’ornacre, cuivre, laiton) participe à cette dynamique cinétique chacun assumant son rôle révélateur de somptueuses représentations sublimées par les couleurs vives et subtiles choisies par l’artiste. En fonction de l’animal représenté : méduses évanescentes aux voiles transparents, oiseaux des iles multicolores qui rivalisent de couleurs provocantes… Ils occupent indifféremment l’élément polyvalent fait d’air et d’eau mêlés, éléments nécessaires l’un à l’autre… Un univers improbable et jubilatoire dans lequel se côtoient et flottent de concert, des espèces animales différentes…! Audace dans ce mystère d’une vie nimbée de sensualité que la mosaïste Mathilde Jonquière souhaite ainsi sublimer ! A la lenteur de la méduse dont on peut imaginer les pulsations, s’oppose l’intensité des bruissements d’ailes de l’oiseau… l’un met en valeur la présence de l’autre dans leur différence certes, mais aussi par leur commune recherche de survie ! De cette fresque émane en effet une rare intensité, fruit d’une énergie troublante qui fascine le spectateur, sans aucun doute l’énergie ainsi matérialisée de l’artiste elle même…

La luminescence de la fresque qui se projette sur le spectateur, donne à ce dernier la sensation d’être comme aspiré par elle, et entre rêve et réalité, l’étrange magie de de la scène qui se déploie à ses yeux éblouis… Tentation difficile à réprimer que de se fondre dans ce monde insoupçonné et pourtant harmonieux où toutes les espèces peuvent cohabiter… Cependant un mystère demeure : s’immerger dans cet univers imaginaire à la « Lewis Carroll » ne consisterait-il pas à se transformer en une « Alice au Pays des Merveilles » dans la découverte d’un espace, celui de l’Autre côté du miroir véritable expérience surréaliste telle que l’a conçue l’artiste ? Oser la métaphore d’une sorte de régression aux sensations archaïques d’un fœtus dans le liquide amniotique maternel, première expérience de la vie in utero pour pouvoir enfin naître et prendre son envol… Dès lors, s’identifier à chacune de ces créatures, c’est accéder à l’euphorie d’une expérience d’ apesanteur libératrice, dans un espace/ temps éminemment poétique ! Grâce à son œuvre audacieuse, Mathilde Jonquière nous offre ainsi la généreuse opportunité d’échapper un moment au poids écrasant des contraintes matérielles, allègement précieux pour accéder à un « hors temps » libérateur… Magie de cette fresque dans sa somptueuse célébration d’un hymne à la vie !

Etty Buzyn, Psychanalyste, 2020.

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